Vieux de plus de huit siècles, le village doit son nom à sa position sur un éperon rocheux.
Il apparaît pour la première fois dans les textes le 18 septembre 1150 : le seigneur Etienne II de Villard prend en fief le village puis l’aliène pour couvrir les frais de son départ en croisade.
Dès lors, la "mansion" de Rochetaillée est fief le l’église de Lyon. Le village dépend de l’abbaye de Saint Rambert, puis du chapitre de Lyon (mansion : demeure, habitation ; le mansionnaire est celui qui prend soin de la mansion et en perçoit les revenus)
- Le 18 novembre 1157 l’empereur Frédéric Barberousse concède tous ses droits régaliens sur la ville de Lyon et la région à l’est de la Saône à l’évêque de Lyon, par un diplôme scellé d’une bulle d’or qui donna son nom au parchemin.
- Au cours des siècles, les vicissitudes de l’histoire de France marquent la vie de Rochetaillée et de son château : troubles dus aux guerres entre Français et Anglais, rivalités entre seigneurs des territoires voisins, guerres de religion…
Le château, d’après l’inventaire qui en est fait en 1420, se compose d’une enceinte, d’un pont levis, d’une chapelle, d’une maison, et d’un donjon, le tout en fort mauvais état. C’est ce donjon qui figure sur la gravure faite au milieu du 17° siècle par Israël Sylvestre.
- En mars 1392, le nom de Jean des Font, dit de Rochetaillée, apparaît pour la première fois dans les actes du chapitre de Lyon. Bien que non issu de la noblesse il saura, de par ses qualités, s’élever dans la hiérarchie. Devenu le cardinal Jean de Rochetaillée en 1426, il décèdera à Bologne le 24 mars 1437. Son corps sera déposé selon ses vœux dans la nef de l’église St Nizier le 15 mars 1439.
- En 1477, avec d’autres communes de la rive gauche de la Saône, Rochetaillée se donne au roi de France, Henri II (1547/1559) qui octroie par lettres patentes des privilèges à ce qui devient alors le "Franc Lyonnais" (exemption de taxes servitudes et impôts directs) Ces privilèges dureront peu ou prou jusqu’à la révolution
- 1561 ou 1562 : le château est incendié par les huguenots qui ravagent le pays. Il restera à l’état de ruines pendant près de 100 ans.
- 1821 voit la naissance à Lyon de Pierre Dupont qui, orphelin très tôt, est recueilli par son parrain, l’abbé Laurent, curé de Rochetaillée. Sa vocation de poète l’entraine à Provins puis Paris où il fréquente les cercles littéraires et républicains, ce qui lui vaudra d’être emprisonné par Napoléon III
- En 1925 François Lecot s’installe à Rochetaillée pour tenir le restaurant qui longtemps porta son nom – aujourd’hui, "Histoire sans faim". Coureur automobile par passion, il multiplie les courses d’endurance et les exploits.
- Le village compte 334 habitants en 1836, 464 en 1936, puis se développe ensuite plus rapidement pour atteindre 742 habitants en 1975 et 1134 au recensement de 1999 et 1545 actuellement
- En 1959, Henri Malartre achète le château pour abriter sa collection de voitures anciennes. Le premier musée de l’automobile en France, est inauguré le 31 mai 1960. Racheté par la ville de Lyon en 1972, il porte désormais le nom de son fondateur.
- 1968 voit l’installation de Jean Raine, cinéaste, poète et peintre qui résida et travailla dans notre village jusqu’à sa mort en 1986.
Largement tourné vers l’agriculture jusqu’au début du siècle, Rochetaillée intègre la COURLY en 1969 devenue depuis le 1er janvier 2015 le Grand Lyon - La Métropole. www.grandlyon.com
Toutefois, le village a su jusqu’à présent conserver son caractère, lové au pied du château et bordé par la Saône.
Face aux Monts d’Or, en lien avec le plateau de la Dombes, le village offre un cadre de vie agréable, à proximité immédiate de l’agglomération lyonnaise, tout en proposant de larges possibilités de promenades champêtres, ou au bord de l’eau, et offrant des activités dans notre zone de loisirs .
- Références bibliographiques :
J Beyssac
Notes pour servir à l’histoire de l’église de Lyon
" La mansion de Rochetaillée"
Rochetaillée en Franc Lyonnais du même auteur