Figure majeure de l’histoire du village, Jean de Font dit "De Rochetaillée" naît à la fin du XIV° siècle dans une famille aisée mais non noble.
Son père, Odet de Font aurait été "célérier" (économe et fermier) du domaine de Rochetaillée pour le compte du chapitre de Lyon. Son nom apparaît pour la première fois dans les registres de la cathédrale Saint Jean de Lyon en 1392 en tant que clerc. En 1397 il est "bachelier en décret" et autorisé par le Chapitre, à "lire et faire lire" le droit canon, dans et hors du cloître.
Jean de Rochetaillée quitte Lyon pour, selon toute vraisemblance, aller étudier dans la prestigieuse université de Paris, alors dirigée par Jean Gerson. Docteur en droit canon, chaudement recommandé par l’université auprès du pape Jean XXIII, il devient correcteur des lettres apostoliques.
En octobre 1414 il part pour l’Espagne en tant que légat du pape pour la préparation du concile de Constance où il joua un rôle important, en particulier dans l’instruction du procès de Jean Hus, et œuvra à l’extinction (provisoire) du schisme.
Nommé évêque de Genève en 1418, il fait confirmer par l’empereur les privilèges de l’église de Genève et peut, à ce titre, être considéré comme l’un des artisans de l’indépendance genevoise.
En 1435, le Cardinal fait reconstruire, avec l’accord du chapitre de Lyon, sa maison paternelle dans l’enceinte du château de Rochetaillée, puis ériger la chapelle Ste Catherine dans la petite église paroissiale du village – notre église actuelle.
Il meurt à Genève le 24 mars 1437.
Comme il l’avait souhaité, son corps fut inhumé deux ans plus tard dans le chœur de l’église St Nizier de Lyon.
Le parcours particulier de Jean des Font qui parvint aux plus hautes fonctions de l’église, bien que d’origine modeste, prouve ses grandes qualités. La multiplicité de ses fonctions et déplacements sont le reflet d’une l’époque où le royaume de France était déchiré par la guerre de cent ans et l’église en proie au schisme.